Hasard

Par Virginie Poinssonnet
L’écriture est fine, on sent la narratrice s’aliéner dans cette relation avant d’enfin comprendre ce qui les rapproche toutes les deux. On sent les regards extérieurs peser sur elles. On sent les jugements, les reproches, la désapprobation. Et puis, Sofia Perez nous confie ce qu’elles ont senti l’une chez l’autre. Ce qui a motivé cette surprenante attirance, cette projection de l’une vers l’autre.

Une très jolie nouvelle, captivante, presque fascinante. Malgré la souffrance évidente, Sofia Perez ne juge pas, ne culpabilise aucune des parties., bien au contraire. Une nouvelle à lire, puis à relire avec les derniers éléments appris; elle prend alors une autre dimension.

Une confession intime poignante, écrite à la première personne comme dans un carnet secret, où la narratrice puise au plus profond d’elle et se livre intensément pour exprimer cette obsession, cet attachement incommensurable qu’elle éprouve pour sa collègue aînée et qui lui ronge l’existence.
Elle alterne entre fascination et désaccoutumance comme pour mieux se retrouver et ressentir un semblant d’apaisement.
Elle dévoile ce vertige, ce tourment, cette attraction viscérale, les non-dits qui font jaillir une inextricable dualité et qui sèment un intense désordre dans les sentiments qui l’assaillent.